Magazine Jardin Familial de France

Septembre - Octobre 2019

Jardin Familial N°515

Chers jardinières, chers jardiniers,

À force de passer de jardin en jardin, l’amateur parvient à glaner des astuces de culture qu’il produira chez lui.

Les beaux jours ont ainsi été l’occasion pour moi de rendre visite à quelques uns d’entre vous et de me faire un peu plus curieuse. De question en question, je capte afin ce qui ne saute pas toujours aux yeux, même à ceux du jardinier : LE truc, LA petite astuce pour réussir à tous les coups ses boutures, ses semis, ses plantations.

J’en suis dorénavant convaincue : le jardinier ignore à quel point il est une ressource de savoir-faire, lui qui effectue des gestes depuis des années, parfois sans se souvenir de leur origine.“J’ai dû voir ça quelque part, je ne me rappelle même plus depuis quand je pratique comme cela”, commente une adepte du potager qui m’explique comment elle accélère la pousse de ses courgettes : “Je dépose une feuille de plastique à bulles au‑dessus du jeune plant pour l’aider à démarrer grâce à l’effet de serre”. C’est simple, économique, utile, mais il fallait y penser. Merci aux jardiniers qui partagent avec toujours autant de plaisir ces informations précieuses. Vous pouvez encore en mettre quelques‑unes en pratique. En effet même si le jardin produit encore et que les semis d’automne sont encore possibles, en septembre, le jardinier dresse un bilan de ses cultures. Il retiendra le nom des plantes qui ont résisté à la sècheresse et autres intempéries (grêle par exemple), des salades qui ont peu monté, des fleurs qui restent jolies… En faisant le tour des jardins de ses voisins, il repérera les végétaux intéressants en cette saison : chrysanthèmes, anémones, sedums pourpres, asters, graminées, érables du japon, à la recherche de couleurs chaleureuses pour animer la saison.

Posséder quelques-uns de ces végétaux c’est profiter plus longtemps du jardin, malgré les parcelles qui se vident. Comme la terre n’aime pas être nue, il faut la couvrir avec les déchets organiques dont vous disposez : fanes de légumes, tonte de gazons séchés, feuilles mortes… La masse végétale obtenue servira de manteau douillet à votre terre tout l’hiver et au printemps, vous profiterez d’une terre souple et enrichie. Le travail de la présidente avec quelques membres du bureau, s’est aussi d’aller, sur des sites afin de solutionner des problèmes, soit de fonctionnement, d’aménagement, mais aussi de conflits internes qui n’ont pu se solutionnés sur place, donc nous apportons des conseils, des propositions. Notre rôle est de vous aider aussi dans ces arbitrages.

Bonne fin d’été.

Patricia DESPESSE
Présidente

Juillet - août 2019

Jardin Familial N°514

Chers jardinières, chers jardiniers,

A moins d’avoir un voisin très sympathique, quitter son jardin durant l’été peut être source d’inquiétude. S’il existe des moyens de limiter les dégâts liés à la météo, l’absence du jardinier a fatalement des conséquences. A cette période, l’idéal serait de passer ses vacances dans son jardin pour profiter de ses cultures.

Le printemps a été chaud et les potagers ont souffert de sécheresse. Mais les récoltes ne sont pas finies. On poursuit les semis et plantations, en espérant que le sol ait assez de réserves pour les nourrir, en vue d’un ramassage tardif. Si une plante montre des signes de faiblesses, apportez- lui de l’engrais organique liquide à bases d’algues, riche en oligo-éléments et en azote. Pour maintenir la fraicheur du sol, pensez au paillage. Dessous, les insectes sont actifs et participent à la fabrication de l’humus. Profitez-en pour les regarder d’un autre œil. Vous verrez que les plus effrayants ne sont pas forcements les plus nuisibles.

Lors de notre dernière assemblée générale le 18 mai dernier, nous avons relevé que 2018a été pour la Fédération nationale, une année de changement de cap très clair avec des résultats encourageants même si des progrès restent encore à faire. Ce nouveau cap s’est construit sur une idée simple : remettre les besoins des jardiniers au cœur du projet de la Fédération, apposer un coup d’arrêt aux trop nombreuses dépenses de fonctionnement et à la désorganisation qui paralysaient l’action fédérale.

Au cours de cette Assemblée Générale,  les membres bénévoles des bureaux  d’associations ou comités locaux présents nous on fait remonter leur souhait d’échange entre pairs dans leurs régions respectives. Une programmation de ces rencontres se fera au cours de cette fin d’année 2019 et début d’année 2020.

Un compte-rendu détaillé vous sera présenté dans le prochain numéro du magazine.

Enfin, tous les jardiniers doivent réaliser l’importance des bénévoles au sein de nos jardins. Sans leur dévouement, leurs trésors d’imagination et de débrouillardise, nos jardins auraient tristes mines.
Nous devons les aider, les soutenir et surtout les respecter. Il se peut que certains commettent parfois des maladresses, qu’ils n’aient pas toutes les compétences requises pour faire face aux difficultés, mais ils ont le désir de bien faire, de rendre service. Ne compliquons pas leur tâche, pardonnons leurs petites erreurs, respectons-les et n’hésitons pas à leur prêter  main forte. C’est notre intérêt, nous avons besoin d’eux.

Il en va de même pour nos voisins de jardin, quelles que soient leurs origines. Ce sont tous des personnes dignes d’intérêt et de respect. Les jardins familiaux sont un peu comme une grande famille. Au sein d’une famille, il peut arriver que l’on se chamaille, mais chacun sait qu’en cas de difficulté on peut compter les uns sur les autres.

Faisons le premier pas, proposons notre aide, à nos voisins ou aux bénévoles, nous en serons très largement récompensés, j’en suis certaine.

Bonnes vacances et bonnes récoltes.

Patricia DESPESSE
Présidente

Mai-Juin 2019

Jardin Familial N°513

 

Chères jardinières, chers jardiniers,

Les choses avancent dans le domaine de la communication au sein de notre Fédération. Nous sommes heureux de vous présenter la nouvelle formule de l’édition de notre magazine. Nous y avons introduit de nouvelles rubriques comme par exemple : le portrait d’un jardinier, un reportage, des astuces, des dossiers, nouvelles de votre Fédération, etc…

Nous espérons qu’elles répondront à vos attentes, vous représenteront au mieux et en feront un magazine de jardinage accompli. Vous pouvez le faire découvrir à tous les jardiniers individuels qui n’ont pas la chance de disposer d’un magazine pour leur enseigner les bonnes pratiques, et éventuellement, incitez-les à s’y abonner. 

Je n’oublie pas que ce numéro du magazine Jardin Familial de France vous parviendra pour le 1er mai, fête du travail. Pour les jardiniers, puisque nous sommes au milieu du printemps, c’est la période où le jardin nécessite des soins quasi quotidiens et une présence de chaque instant. C’est le moment de semer, repiquer, arroser pour s’assurer de bonnes récoltes tout au long de l’été. C’est tout le contraire d’une période de repos.


Ainsi, pensez à faire les bons choix : préférez des variétés rustiques. Elles sont plus adaptées au climat de votre région
et nécessitent moins d’arrosage. Et puis, si vous ne l’avez déjà fait : semez des fleurs qui embelliront votre jardin
et attireront les insectes utiles à sa santé. Au sein de nos jardins collectifs, nous nous devons de préserver cette biodiversité et si possible l’enrichir : conserver des espèces anciennes de légumes, de plantes, d’arbres fruitiers…
qui, sinon, risqueraient de disparaître au nom de la rentabilité. En nous inscrivant dans cette démarche environnementale, nous contribuons à pérenniser nos jardins et à les développer. Les jardins familiaux et collectifs sont les maillons indispensables des “ trames vertes “ que les collectivités locales vont devoir créer dans toutes les villes permettant le déplacement et la migration des espèces vivantes.


Prenez le temps de vous asseoir et d’observer la nature. Après quelques instants, vous découvrirez que vous êtes
entourés d’oiseaux, de papillons aux couleurs chatoyantes, d’insectes divers, de hérissons… dont bon nombre sont très utiles à la lutte contre les parasites. Nous concourons activement à préserver la nature et nous servons d’exemple aux quelques 20 millions de jardiniers amateurs individuels que compte la France.


De plus en plus d’élus l’ont compris. Notre engagement et le rôle de nos jardins familiaux sont primordiaux.
C’est aujourd’hui à nous de les convaincre pour créer, demain, de nouveaux sites répondant à la demande croissante
des citoyens.

Bon courage et bonne chance pour cette nouvelle année culturale.


Patricia DESPESSE - Présidente de la FNJFC

Mars-Avril 2019

Jardin Familial N°512

 

Chères jardinières, chers jardiniers,


L’actualité est riche de sujets qui provoquent chez moi un sentiment de révolte. Mais, il y a aussi de bonnes nouvelles !
Et comme nous sommes à la veille du printemps, saison porteuse d’espoir, j’ai choisi de n’aborder que ce qui nous donne le moral et la force de continuer.


Côté jardin, les herbes indésirables reviennent aussi avec les beaux jours. Le potager commence à peine à se réveiller que déjà le jardinier sort les armes. L’huile de coude demeure le meilleur moyen pour ne pas se laisser dépasser par ces envahisseuses. Sarcloir et binette pour ces adventices.


Plus question de recourir à un quelconque produit chimique ! Pour obtenir un jardin sain, les moyens doivent l’être également.Après le nettoyage, quel plan de bataille ? L’idéal serait d’occuper le terrain pour empêcher les mauvaises herbes de revenir. Semez des légumes, des fleurs… pourvu que la terre ne reste pas nue. Les jachères fleuries sont un peu de soleil sur un bout d’espace vacant. Colorées, rustiques, mellifères… elles sont une belle réponse aux adventices.
Côté Fédération, courant 2018, des changements importants sont intervenus dans sa réorganisation. Ce chantier doit être poursuivi. C’est une tâche prioritaire que je me suis donnée.
Cela nous permet aujourd’hui d’être reconnus auprès des ministères et collectivités.

Une nouvelle équipe est désormais à votre écoute et avec un seul point de contact : 01 45 40 40 45 ou contact@jardins-familiaux.asso.fr. Elle vous sera d’ailleurs présentée dans le prochain numéro de notre revue.
Nous avons également évoqué, lors d’un Conseil d’Administration, la nécessité de communiquer de façon continue auprès des présidents des associations et des comités locaux, mais aussi auprès des partenaires… C’est chose faite ! Tous les membres des bureaux et comités locaux reçoivent la newsletter mensuelle “Cultivons l’Information” et les
responsables des potagers de la Fé “le fil de la Fé”.
Une refonte de la revue “Jardin Familial de France” est également engagée. Le service communication, en charge de ce dossier, souhaite que son contenu soit au plus proche des jardiniers, visuel et pratique avec des informations claires et accessibles à tous : des conseils, des portraits, calendrier des travaux, etc. Vous découvrirez cette nouvelle
formule dans l’édition de mai/juin 2019.


Dans notre société, il y a une forte demande de transparence et de démocratie à laquelle ne peuvent échapper nos structures de jardins familiaux. Responsables d’associations et de comités locaux, si vous souhaitez la réussite et la pérennité de vos jardins, et je suis certaine que tel est votre voeu le plus cher, vous devez suivre cette voie.
Bon printemps !


Patricia DESPESSE - Présidente de la FNJFC

Janvier-Février 2019

Jardin Familial N°511

 

Chères jardinières, chers jardiniers,


“Jardin Familial de France” souhaite à tous ses lecteurs, pour cette nouvelle année, du bonheur dans leur jardin !
Telle est la raison d’être de la Fédération Nationale des Jardins Familiaux et Collectifs. Je ne vous apprends rien si je vous dis que l’on peut trouver… le bonheur dans le jardin.
Tous les jardiniers le constatent déjà : quel que soit votre état en arrivant au potager : fatigué après une dure journée
de travail, stressé par des problèmes de la vie ou bien triste, … une demi-heure de jardinage vous fait oublier la  fatigue, le stress, la tristesse et la déprime.
Le jardin a cette capacité extraordinaire de nous régénérer, de nous redonner le goût de la vie, du beau. Les médecins remarquent depuis longtemps que le jardin et le jardinage sont d’excellents remèdes contre de nombreuses maladies. Pour preuve, au sein des EHPAD ou Hôpitaux de nombreuses villes, fleurissent des jardins thérapeutiques au profit
de leurs patients.
Le jardinage est une activité physique douce qui contribue à la bonne santé et au bien-être des jardiniers. La rubrique “la vie de nos jardiniers” l’illustre régulièrement.
La matière ne manque pas : la convivialité, les actions communes, les merveilleux légumes, les jeux, les sourires… sont bien réels et ils abondent dans les jardins familiaux. Ils font envie. C’est la raison pour laquelle il y a beaucoup plus de
demandes de jardins que de parcelles à offrir. Aux jardiniers qui ont, ou qui auront, la chance de pouvoir travailler la terre près de chez eux, grâce à l’effort de la Fédération et des collectivités, nous souhaitons qu’ils prennent conscience de ce privilège.
Qu’ils trouvent la joie de le partager avec les autres jardiniers avec respect, et qu’ils participent à la vie associative : fêtes, concours, travaux collectifs, etc…. Nous leur demandons de répandre ce bonheur à l’extérieur de leur groupe, de donner à leurs concitoyens une merveilleuse image de leur jardin.
Enfin, pourquoi ne pas aller plus loin en 2019 et partager réellement, avec nos voisins de palier, les fruits de nos jardins… Du bonheur en plus !
Avec tout le personnel de la Fédération, les membres du Conseil d’Administration et du Comité de Rédaction, nous vous présentons, ainsi qu’à tous ceux qui vous sont chers, nos meilleurs voeux de bonheur et de santé pour l’année 2019.


Patricia DESPESSE, présidente de la FNJFC

novembre-décembre 2018

Jardin Familial N°510

 

Chères jardinières, chers jardiniers,

 

Les vacances sont terminées, l’automne est là. C’est la saison des fins de récoltes et des bilans. Cette année a connu encore des épisodes climatiques exceptionnels et très contrastés. La nature a souffert de la sécheresse, de la pluie/tornades dans certains secteurs. Certains fruits et légumes comme les tomates ont beaucoup souffert. D’autres, au contraire, en ont bien profité. C’est le cas des choux, poireaux, rhubarbe… qui se portent à merveille.

 

A cause des abus de l’Homme, la nature est en danger :certaines espèces d’oiseaux sont en voie de disparition chez nous, les papillons et les abeilles se font de plus en plus rares. Or, sans les abeilles,ni pollinisation, ni fructification des fleurs et des arbres fruitiers. La disparition des abeilles pourrait voir de graves conséquences sur la survie de l’Homme. Nos jardins,si nous sommes raisonnables, peuvent devenir des sortes d’arche de Noé pour toutes les espèces menacées.

 

Vous avez beaucoup travaillé pour moderniser vos jardins qui, aujourd’hui, n’ont plus à rougir. Presque tous les “bidons jardins” ont maintenant disparu et laissé la place aux récupérateurs d’eau. Nous recevons de plus en plus souvent les félicitations des visiteurs de nos jardins, il y a même les responsables des collectivités qui souhaitent aménager des jardins et veulent voir notre savoir-faire et nos réalisations.

 

Les progrès remarquables qui ont été réalisés au cours de cette décennie ont attiré sur nous les regards des pouvoirs publics, tant aux niveaux local, régional, que national. Plusieurs administrateurs fédéraux sont maintenant  régulièrement invités aux colloques, forums organisés par les régions ou les services déconcentrés de l’état.

 

Nous, jardiniers, avons le devoir de faire pression sur nos élus à tous les niveaux pour développer nos jardins dans le cadre des trames vertes qui ont été instaurées dans le cadre du Grenelle de l’environnement. Pensons à tous ceux qui frappent à nos portes, qui allongent nos listes d’attente. Donnons-leur une chance de vivre mieux dans des
villes plus humaines.

 

Notre revue “Jardin Familial de France” ne serait rien sans la plume et le soutien talentueux des contributeurs bénévoles, permanents ou occasionnels. Un grand merci à eux !

 

La revue est à votre service pour vous aider à mieux vivre votre passion et parfaire vos connaissances en échangeant vos différentes méthodes avec les autres lecteurs ou tout simplement introduire de nouvelles rubriques qui, nous l’espérons répondront à vos attentes et en feront une revue de jardinage accomplie.

 

Profitez-en et transmettez-nous vos bons plans et astuces. Alors à vos plumes !

 

Toute l’équipe fédérale, les administrateurs et moi-même, vous souhaitent de bonnes fêtes de fin d’année et un joyeux Noël.

 

Patricia DESPESSE, présidente de la FNJFC

septembre-octobre 2018

Jardin Familial N°509

 

Chères jardinières, chers jardiniers,

 

Développement durable… !

 

Tous les responsables n’ont que ce slogan à la bouche. Cela pourrait devenir lassant et un brin agaçant. Le compost n’est pas né d’hier et il y a des lustres que le code civil incite chacun à « cultiver en bon père de famille » la terre qui lui a été confiée !

 

Notons tout d’abord que, très souvent dans cette expression, c’est le mot durable qui fait choc alors que le mot développement est peut être plus important. Il a remplacé les mots plus anciens de produits, productivité, croissance et progrès. A l’heure actuelle, quant on parle de développement, on oublie l’économie pour insister sur le plein épanouissement de l’homme. Cet objectif, rappelons-le, était à la base de la création de la Ligue du Coin de Terre, en 1896 par l’abbé Lemire.

 

Pourtant, il faut produire et, en même temps, la société moderne s’est fi xée comme objectif de réduire la pénibilité du travail, de favoriser la formation et les loisirs et d’offrir un cadre de vie de moins en moins rude.
C’est pourquoi progressivement la sueur et l’effort ont été remplacés, non pas par l’outil, mais par la machine et la chimie. Cependant, en prenant l’exemple de nos jardins, faut-il vraiment remplacer la bêche par le motoculteur et le désherbage manuel par des produits chimiques ?

 

Alors on s’est mis à penser « bio ». On s’est mis à penser « développement durable » pour nos générations futures.
Il faut aussi revenir à des habitudes de consommation raisonnables, ne plus consommer de fraises en hiver car cela est mauvais pour notre empreinte écologique, mais nous contenter des fruits et légumes de saison, cultivés sur place, par nousmêmes ou des maraîchers et agriculteurs locaux.

 

Cette évolution, doit nous faire passer de l’égoïsme légitime « du bon père de famille » à la gestion collective, intelligente et solidaire, de notre patrimoine commun. Les comités locaux et associations de jardins familiaux peuvent y contribuer.

 

Bonne rentrée !

 

Patricia DESPESSE
Présidente

juillet-août 2018

Jardin Familial N°508

 

Chères jardinières, chers jardiniers,

 

Habituellement, l’édito du Jardin Familial de France est orienté vers des réflexions franco-françaises ; mais, pour une fois, je voudrais vous parler d’un organisme peu connu auprès de nos adhérents : l’Office International du Coin de Terre et des Jardins Familiaux (OI).

 

L’Office International est un regroupement fondé en 1926 à Luxembourg, grâce à la volonté de l’Abbé Lemire, fondateur de la FNJFC. Les pays membres fondateurs sont l’Allemagne, le Luxembourg, l’Autriche et la France, mais depuis plusieurs années, le développement s’opère également à l’international.
Trente ans après l’apparition des premiers jardins ouvriers, les principaux responsables du mouvement ont estimé qu’il était devenu nécessaire de lui donner une assise internationale pour plusieurs raisons :

  • les créations grandissantes de "sociétés de jardins ouvriers";
  • la nécessité de préserver un but social commun : l’obtention d’un coin de terre à soi pour l’ouvrier et sa famille ;
  • le développement urgent de moyens de défense des espaces consacrés aux jardins ouvriers face à l’urbanisation naissante qui y voyait une "réserve d’aménagement".

Aujourd’hui, l’Office International regroupe plus de 2 millions de jardiniers associés partageant les mêmes besoins et la même passion à travers 15 fédérations nationales représentées : l’Allemagne, la Belgique, le Danemark, la Finlande, la France, la Grande-Bretagne, le Japon,le Luxembourg, la Norvège, les Pays-Bas, la Pologne, la République Tchèque, la Slovaquie, la Suède et la Suisse. Son objectif est de permettre les échanges entre différents pays, notamment en matière de nouvelles formes de jardins collectifs (partagés, solidaires, familiaux etc.).
A travers l’Office International, les différentes fédérations adhérentes sont représentées au Conseil de l’Europe, dans le but de faire prendre conscience aux diverses instances de la nécessité de protéger les jardins collectifs. Deux combats s’ajoutent aux précédents :

  • sensibiliser les politiques sur l’importance des jardins collectifs dans le maintien de la qualité de vie en milieu urbain et rural ;
  • donner une existence légale à toute forme de jardins collectifs.

Je vous souhaite à tous un bon été,

 

Daniel Cazanove,

Vice-Président de la FNJFC, membre du Conseil d’Administration de l’Office International

mai-juin 2018

Jardin Familial N°507

Chères jardinières, chers jardiniers,

Depuis mon accession à la présidence, j’ai pris l’habitude dans cet éditorial de vous parler de notre Fédération (une page spéciale y est consacrée dans cette édition), de jardinage mais aussi des problèmes de notre société qui affectent notre vie quotidienne.

En 2018, nous devons faire l’effort de jardiner plus raisonnablement, de respecter davantage notre terre nourricière. La Fédération vous y aide, à travers sa revue, par la publication de conseils de jardinage respectueux de l’environnement.

Ne jetez plus les épluchures, fanes de légumes, herbes diverses que vous arrachez dans votre jardin : mettez-les dans votre compost ! Arrosez modérément aux heures fraîches et préférez le paillage et le binage. Faites des cultures associées pour abandonner définitivement le recours aux produits phytosanitaires.

Ces techniques simples et naturelles donnent des résultats qui sont vérifiés chaque jour par un nombre de plus en plus grand de jardiniers amateurs et professionnels. N’hésitez plus à les imiter. Vos légumes auront plus de goût et seront meilleurs pour la santé de tous les membres de votre famille.

Quand vous lirez ces lignes, le printemps sera déjà bien avancé et les rigueurs de l’hiver oubliées. Vous avez trépigné d’impatience, car les mois de mars et avril ont été très capricieux et aucune région ne fut épargnée. Pluie, neige, tempêtes, etc. Ces intempéries de la fin d’hiver nous permettront peut-être d’éviter les restrictions d’eau durant l’été. Le bon jardinier saura s’adapter aux caprices de la nature et en tirer le meilleur profit.

N’en déplaise à certains, le changement climatique est une réalité et il se manifeste déjà clairement dans nos régions : pour exemple, 6 mois sans une goutte d’eau dans le département du Gard !!

Ainsi les températures augmentent et le nombre de jours de gel diminue. Autre augmentation constatée : celle des fortes pluies et tornades sur certaines régions de la France, en particulier la région parisienne et le nord de la France.

Si la nature a été dégradée par les activités de l'homme, il est urgent maintenant de réparer les erreurs culturales du passé et de prendre soin chaque jour de nos jardins et de la nature environnante : elle nous le rendra bien.

Bon courage et bonne chance pour cette nouvelle année culturale 2018.

La présidente, Patricia DESPESSE

mars-avril 2018

Jardin Familial N°506

Chères jardinières, chers jardiniers,

Je ne sais pas si vous êtes comme moi, mais chaque année, je trouve que février, le mois le plus court du calendrier, n’en finit pas de s’étirer en longueur… C’est qu’il nous démange de sortir, d’aller jardiner, de voir les jours se rallonger et les températures remonter. Mais c’est mars, dernier mois d’hiver, qui nous donne vraiment le top départ. Vive le printemps !

Avec le mois de mars viennent nos envies de passer à l’action ou simplement d’observer la renaissance de nos jardins. Le spectacle, avec son cortège de bourgeons, de petites fleurs et d’oiseaux qui pépient. Alors, tous à nos binettes et sécateurs ! Il y a tant à faire, là maintenant : les semis, la taille des arbustes, des arbres et des rosiers dans les régions les plus clémentes de France ; il faut le faire sans tarder.

A l’aube de ce printemps, nous jardiniers, nous devons entamer une guerre : la suppression totale, sur nos parcelles, des produits phytosanitaires (pesticides, et autres) car il ne s’agit plus d’une simple recommandation mais d’une LOI, qui doit être respectée par toutes et tous.

Cette loi sera portée par vous, responsables de site et bénévoles qui, tout au long de l’année, apportez votre concours à la bonne tenue des cultures, à l’entretien de vos sites et leur embellissement, sans ménager votre peine, certains depuis de nombreuses années. Grâce à vous, nos milieux naturels sont protégés, la qualité de nos légumes améliorée. Faites-nous part de vos expériences, n’hésitez pas à nous questionner sur les méthodes appropriées…

Consciente de vos efforts, votre Fédération vous adresse ses plus vifs remerciements et encouragements.

Bon Printemps !

Mois de mars : “Taille tôt, taille tard ; rien ne vaut la taille de mars”

Mois d’avril: “Avril froid et pluvieux, les moissons s’en portent que mieux”

La présidente, Patricia DESPESSE

 

La Fédération vous annonce la naissance de sa page Facebook !

Venez nous retrouver sur les réseaux sociaux et partager avec nous le bonheur d’être au potager. Nous proposons de vous faire découvrir des jardins familiaux et collectifs des quatre coins de la France, des astuces jardinage ainsi que des focus sur nos partenaires.

Si vous aussi vous voulez faire connaître vos jardins n’hésitez pas à nous transmettre vidéos et photos sur Facebook ou par mail à m.beauclair@jardins-familiaux.asso.fr Faites connaître la Fédération autours de vous : à vos proches, vos élus locaux et à toutes les personnes qui peuvent vous aider. Partagez les nouvelles de vos jardins et aidez-nous à faire connaître les jardins familiaux et collectifs.

Nous vous attendons sur la page Fédération Nationale des Jardins Familiaux et Collectifs

janvier-février 2018

Jardin Familial N°505

Chères jardinières, chers jardiniers,

L’année 2018 débute. C’est le moment de jeter un coup d’oeil en arrière, de faire le bilan des derniers mois et d’en tirer les leçons avant de faire des projets pour l’avenir. Cela s’applique tout aussi bien à nos travaux de jardinage qu’à l’activité de la Fédération.

Tout n’a pas été rose dans le monde et autour de nous. La nature s’est parfois déchaînée avec une violence inouïe. Se vengerait-elle des mauvais traitements que nous lui faisons subir ? Ce n’est pas certain, même si nos activités sont, en grande partie, responsables du changement climatique qui a tendance à causer des phénomènes atmosphériques d’une ampleur exceptionnelle.

Cela doit nous encourager à respecter notre planète, à respecter notre terre nourricière en appliquant les bonnes pratiques au sein de nos jardins. Ces bonnes pratiques, vous vous êtes engagés à les mettre en oeuvre en adhérant à la Fédération par le biais de la parcelle de jardin qui vous a été attribuée. De fait, vous adhérez au cadre que représente la “Charte Jardinage et Environnement”, en vigueur depuis 2007, et à suivre scrupuleusement les consignes de vos Règlements Intérieurs respectifs qui se doivent d’être la traduction pratique de la Charte.

La revue ‘Jardin Familial de France’ est également un outil essentiel dans l’encouragement à la mise en place de bonnes pratiques de jardinage respectueuses de l’environnement et de tout être vivant.

Dans l’édito du précédent numéro, nous vous invitions à découvrir les grands projets de la Fédération pour l’année 2018 et, parmi eux, la mise en place d’une commission scientifique. Cette commission s’est réunie pour la première fois le 14 novembre 2017, afin de poursuivre les réflexions sur les sujets qui vous concernent directement en tant que jardiniers. Sur la question de l’importance économique du jardin potager, nous avions déjà sollicité votre participation. La deuxième thématique abordée fut la contamination des sols ; plus largement les questions de pollutions en lien avec les jardins familiaux.

De même, la Fédération a mis en place un accompagnement du Bureau par la société d’audit ADDEL, en vue d’établir un diagnostic menant à la conclusion d’un plan stratégique pour 2018-2020. Ainsi, une réorganisation est à prévoir. Ces rencontres entre le Bureau et l’ADDEL, engagées depuis 1 an, vont nous permettre de disposer des informations nécessaires pour définir une stratégie globale à moyen et long terme et ainsi redresser la structure sur le plan financier. Cette nouvelle organisation vous sera présentée au début du premier trimestre 2018.

Avec les administrateurs, le personnel et les membres du Comité de Rédaction, je vous présente mes meilleurs voeux de santé, de bonheur et de réussite pour l’année 2018.

La présidente, Patricia Despesse.

novembre-décembre 2017

Jardin Familial N°504

Chères jardinières, chers jardiniers,

L’automne est bien entamé et l’hiver arrive, cependant nous essuyons encore les difficultés rencontrées cet été liées aux records de température et à la sécheresse qui nous ont obligé à rationner l’eau et à user d’inventivité pour sauver nos cultures.

En tant que jardiniers nous savons nous plier aux caprices de la nature, nous savons que tout n’est jamais perdu si nous faisons les bons choix de variétés de légumes selon nos régions et notre climat et que nous prenons quelques précautions. L’hiver n’est pas synonyme de stérilité au jardin si l’on sait s’organiser en amont : poireaux et choux résistent à la rigueur de l’hiver et sous un bon couvert végétal la vie du sol continue en silence.

Trois de nos administrateurs, actifs au sein de la Fédération été comme hiver depuis de nombreuses années, se sont vus récompensés par l’Ordre du Mérite Agricole. Ainsi, Josette Marmoret est promue au grade d’Officier du Mérite Agricole. Albert Moulin et Michel Carrillo sont quant à eux Chevalier de l’Ordre du Mérite Agricole. Merci à eux pour le dévouement dont ils font preuve au quotidien. Leur engagement et leur volonté sans faille d’agir pour le bien être des jardiniers ainsi que leur participation active aux actions de notre Fédération ont ainsi été salués.

La Fédération ne dort pas non plus l’hiver ! Au contraire : c’est la saison pendant laquelle de grandes décisions engagent de grands chantiers pour nous tous. En effet, le 12 septembre la Fédération a signé une convention ratifiant un nouveau partenariat avec la Fédération Nationale des Safer avec laquelle nous travaillerons étroitement dans l’objectif commun de promouvoir du lien social et développer des territoires vivants en milieu rural et périurbain. Cette convention nationale pourra se traduire dans vos régions à échelle locale.

Mais ce n’est pas tout, la Fédération souhaite et se doit d’être proactive dans le domaine de la recherche et met donc en place une commission scientifique. Celle-ci sera chargée d’établir des liens avec la Recherche sur les questions qui concernent les jardins potagers. Cinq personnes du Conseil d’administration de la FNJFC ont été désignées pour composer cette commission et d’autres pourront être associées selon les sujets abordés. Dans un premier temps, trois thèmes seront traités:

• Les fonctions alimentaires des jardins et leur rôle économique,

• Les jardins comme “hot spot” de biodiversité, leur place dans les trames vertes et au-delà, les services environnementaux que rendent les jardins urbains et périurbains,

• La reconnaissance et l’évaluation des polluants qui peuvent affecter les jardins et leurs conséquences pour les cultures.

Une première réunion aura lieu en décembre 2017. Ces thématiques ne sont pas exhaustives mais elles correspondent à des thèmes déjà abordés et/ou en cours de traitement impliquant notre Fédération. En effet, la FNJFC a participé au programme Jassur, répond à la demande de la SNHF de travailler sur les intérêts économiques des jardins et participe au programme Refuge de gestion des contaminations des sols (projet en partenariat avec la ville de Saint Denis et AgroParisTech).

Toute l’équipe fédérale, les administrateurs et moi-même, vous souhaitent de bonnes fêtes de fin d’année et que 2018 nous apporte la sérénité pour que la vie soit belle au sein de nos jardins.

Patricia Despesse, présidente de la FNJFC

septembre-octobre 2017

Jardin Familial N°503

Chères jardinières, chers jardiniers,

 

Notre Fédération s’offre une nouvelle jeunesse ! L’Assemblée Générale du 13 mai dernier a accueilli quatre nouveaux Administrateurs, fraîchement élus, un renouvellement souhaité par le Conseil d’Administration traduisant une volonté de changement et de modernisation de la Fédération.


La Fédération a en effet besoin aujourd’hui de se renouveler pour compter parmi les principaux acteurs de l’agriculture urbaine, en pleine construction.


Développement de nouveaux projets ou de nouveaux partenariats, refonte de la communication avec notamment création d’une page Facebook et mise en place d’une commission scientifique, sont autant de sujets actuellement
à l’étude qui permettront à la FNJFC d’anticiper son avenir. Ces derniers mois ont aussi été l’occasion pour certains salariés de concrétiser leur projet professionnel ou personnel : heureux évènement attendu pour les un(e)s, départs vers de nouvelles fonctions pour les autres, l’équipe salariée s’est elle aussi renouvelée, mais toujours aussi motivée !
Le Conseil d’Administration a également entrepris une enquête nationale visant à connaître vos attentes et vos besoins. Oui : la Fédération doit se renouveler, pour vous, mais surtout avec vous !


Chacun d’entre nous comprend que pour être plus forts, nous devons agir ensemble. Pour ce faire, il est nécessaire de travailler en réseaux, de partenaires, d’adhérents, mais également en réseaux locaux, car chaque région a ses spécificités.


Les différentes Chargées de Secteur sont récemment allées à votre rencontre pour initier cette démarche, qui se poursuivra dans les mois à venir. Déjà, en région normande, une première expérience a été entreprise de recensement des compétences des responsables associatifs pour, à terme, partager et mutualiser ces savoir-faire que chacun d’entre vous a développés au cours de sa vie professionnelle et personnelle.


Enfin, la Fédération continue de défendre la fonction alimentaire des jardins familiaux. D’ailleurs, chacun d’entre vous, à votre échelle, êtes acteur de l’agriculture urbaine. En cultivant à l’échelle familiale, vous contribuez à satisfaire les besoins alimentaires de votre foyer et ainsi, participez au développement des circuits court d’approvisionnement des zones urbaines et donc de ce qu’il convient désormais d’appeler “les boucles locales alimentaires”, véritable enjeu du développement durable.


Afin d’évaluer l’intérêt économique des jardins familiaux, la Société Nationale d’Horticulture de France, partenaire de la Fédération, lance une enquête auprès de tous les jardiniers, amateurs ou aguerris. C’est là une opportunité
de valoriser les jardins familiaux, à laquelle nous vous invitons à participer.

Je vous souhaite une belle rentrée.

 

Patricia Despesse, présidente de la FNJFC

juillet-août 2017

Jardin Familial N°502

Chères jardinières, chers jardiniers,

L’assemblée générale de la Fédération Nationale a eu lieu à Paris le samedi 13 mai 2017 à AgroParisTech. Après la présentation des différents rapports de l’année 2016 par les membres du bureau, les débats furent riches et les échanges fructueux avec les jardiniers présents.

Les questions qui se posent à nous sont nombreuses. La gestion et l’équilibre financier de la Fédération et son organisation interne sont à améliorer, la gestion du patrimoine foncier à faire évoluer, des partenariats sont à mettre en place : ce ne sont là que quelques exemples des tâches à accomplir pour que la Fédération puisse remplir tout son rôle.

Face à ces défis, les débats ont montré une volonté de construire la Fédération de demain. Pour cela nous avons besoin de mieux connaitre les besoins de nos adhérents (comités locaux, et associations) et de mettre en place des outils efficaces. Nous avons aussi besoin d’équipes soudées qui travaillent en concertation et dans un esprit positif. Et bien sûr la solidarité de tous est précieuse !

Dans un autre domaine, en ces lendemains d’élections présidentielles, je serais tentée de vous parler de ces discours d’intolérance, de rejet de l’autre qui ont fleuri pendant la dernière semaine de campagne, même si notre Fédération doit demeurer en dehors du champ politique. Afin de pouvoir accueillir tous ceux qui ont besoin d’un jardin notre Fédération doit conserver sa neutralité. Mais nos jardins doivent être un lieu d’éducation à la citoyenneté, un lieu d’apprentissage du respect de l’autre, un lieu où chacun se sente bien.

La première condition pour obtenir une parcelle de jardin dans nos structures de jardins est d’en accepter les règles de fonctionnement qui sont défi nies par les statuts et le règlement intérieur. Ces deux documents sont notre loi.

Chacun d’entre vous doit réaliser qu’il n’est pas propriétaire de sa parcelle, ni même locataire. S’il est bénéficiaire d’un jardin, c’est à travers son adhésion à l’Association, au Comité Local ou aux Jardins Franciliens qui le gèrent. Chaque jardinier fait donc nécessairement partie d’un ensemble : il en a les bienfaits (en particulier le plaisir de jardiner et d’échanger avec d’autres !) mais aussi les devoirs dont le premier est le respect de l’autre.

Les statuts et le règlement intérieur permettent d’organiser la vie en collectivité et protègent les jardiniers contre les excès ou débordements de leurs voisins. Les terrains que nous cultivons sont souvent concédés par une collectivité locale ou un bailleur social. Les bénévoles qui gèrent les jardins ont donc la lourde tâche de faire respecter ces règlements dans l’intérêt de tous.

Voici un rappel de quelques points importants de nos règlements :

• les jardiniers ont une liberté quasi totale de cultiver les légumes et les fleurs qu’ils préfèrent sans aucune restriction, à l’exclusion des plantes interdites type cannabis ;

• Il est aussi absolument nécessaire de n’utiliser que des produits de traitements et d’engrais respectueux de l’environnement (de type “utilisables en agriculturebiologique”). Lors de notre récente Assemblée Générale, une intervention deMme Pauline Bodin, chargée de mission au Ministère de l’Agriculture, nous a d’ailleursrappelé l’importance de respecter la réglementation à ce sujet ;

• En ce qui concerne les arbres, vous devez suivre les préconisations du règlement intérieur qui s’appuient sur le code de l’urbanisme et qui prennent en compte la taille desparcelles. Nos jardins sont avant tout des potagers et les arbres lorsqu’ils sont tolérés, nedoivent pas gêner les voisins et empêcher la culture des légumes nourriciers.

En suivant les règles, le bonheur est au jardin.

Bonnes vacances et bonnes récoltes.

Patricia Despesse, présidente

mai-juin 2017

Jardin Familial N°501

Les jardins familiaux existent depuis de longues années : plus d'un siècle pour quelques-uns ! Leur attrait pour les familles et leur rôle social ne se démentent pas. Mais leurs fonctions changent : produire ses légumes est maintenant une activité de loisir autant qu'un apport économique. Et c'est aussi répondre, à notre mesure, à des préoccupations environnementales.

Notre Fédération accompagne ces mutations de la société. Dans un contexte en constante évolution, elle se doit de se remettre en question régulièrement pour un développement efficace. Ces remises en question sont parfois difficiles mais elles sont nécessaires pour adapter notre structure aux attentes des adhérents et prévoir l'avenir.

Après une période de remise en question interne ces derniers mois sur les méthodes de fonctionnement existantes, le Conseil d'Administration de la Fédération a confié le 14 mars 2017 la gouvernance à un nouveau bureau qui travaillera en étroite collaboration avec l’équipe de salariés.

Ce nouveau bureau est constitué de :
- Patricia Despesse, présidente,
- Daniel Cazanove, vice-président en charge des affaires internationales,
- Béatrice Ladrange, trésorière,
- Michel Carrillo, secrétaire,
- Josette Mitifiot, secrétaire adjointe.

Nous vous donnons rendez-vous le 13 mai à Paris pour l’Assemblée Générale. Ce sera l’occasion de faire connaissance et d’échanger sur la vie de notre Fédération.

Nos axes de travail prioritaires pour les mois à venir sont :

-RENFORCER le lien avec les sites des jardins et les jardiniers : à ce sujet des contacts sont pris actuellement par le bureau pour mieux connaître les attentes et les besoins du réseau des Comités Locaux et associations.

N'hésitez pas à vous exprimer : votre Fédération a besoin de mieux les connaître pour adapter les services qu'elle peut vous proposer.

-ACCOMPAGNER l’évolution des pratiques des jardiniers : ces dernières années ont vu de nombreuses évolutions dans les méthodes de jardinage. Ces changements sont pour la plupart positifs car ils ont pour effets d'améliorer la qualité sanitaire de nos légumes et de protéger le milieu naturel. Mais il reste beaucoup de connaissances à acquérir et d'essais à faire, sans parler des adaptations locales nécessaires.

Au niveau réglementaire, l’interdiction des pesticides pour tous les particuliers en 2019 va être une nouvelle étape de ces changements. La Fédération continuera à informer de la manière la plus précise possible les jardiniers sur les méthodes utilisables. Les échanges d'expériences seront précieux pour tous...

À ce sujet nous vous rappelons que la Fédération organise des formations pour les jardiniers qui le souhaitent. Ces formations "Le potager au naturel" sont toujours des moments précieux et conviviaux pour faire le point sur nos techniques (et même nos "petits trucs"!).

-AMELIORER l’efficacité des services rendus à nos adhérents : l'organisation interne de notre Fédération a besoin d'être revue pour gagner en efficacité.

Ce travail a débuté récemment par un audit social interne qui a permis d'identifier les blocages et insuffisances, mais surtout de voir les aspects positifs pour les renforcer et mettre en œuvre les améliorations possibles. Le Conseil d'Administration et le Bureau sont au travail dans ce sens.

Voilà les enjeux que nous vous proposons. Nous comptons sur vous tous: jardiniers, responsables de sites, partenaires...et avons besoin de toutes les compétences.

Patricia Despesse, présidente de la FNJFC

mars-avril 2017

Jardin Familial N°500

500, ce chiffre ne vous dit sûrement rien. Et pourtant vous tenez en mains le 500e numéro de votre revue “Jardin Familial de France”! 500 numéros, ce sont des années de conseils sur le jardinage, les plantes, l’histoire de nos jardins... Plus de 80 ans d’échanges et de transmission !

Dans sa continuité, notre revue est un lien qui réunit les jardiniers, les associations et les comités locaux malgré les distances géographiques et la diversité de nos situations. C’est aussi le fil qui nous relie avec le passé dont nous avons hérité. Ce passé est une richesse si nous savons vivre avec sans qu’il ne nous encombre, et l’utiliser comme le socle qui nous permet d’aller plus loin.

Et c’est l’occasion de constater les évolutions qui ont eu lieu ces dernières années notamment. “Jardin Familial de France” a accompagné les jardiniers vers des pratiques plus respectueuses de l’environnement, en présentant de nombreux articles sur les méthodes qui permettent de lutter contre les parasites des fruits et légumes avec les moyens naturels autorisés en culture biologique.

Beaucoup de jardiniers nous disent aussi apprécier ses conseils pratiques, ainsi que les calendriers qui présentent les activités principales de chaque mois.

D’autres articles relatent les expériences faites dans d’autres jardins qui ont des orientations que nous ne connaissons pas toujours et que la revue nous permet de découvrir : jardins d’insertion, thérapeutiques ou pédagogiques. Ces articles sont des occasions pour nous de découvrir d’autres manières de jardiner et d’autres jardiniers, ce sont des ouvertures nécessaires qui profitent à tous.

Bien d’autres évolutions nous attendent encore : actuellement il existe une réelle tendance à la création de nouveaux jardins. Dans les villes des parcelles sont créées et de nouvelles associations se forment. Nous sommes convaincus que c’est une chance pour notre société mais cela représente beaucoup d’attentes. À nous tous d’essayer d’y répondre le mieux possible, en particulier en poursuivant nos efforts pour la biodiversité, pour l’ouverture et l’échange avec d’autres et, bien sûr, pour faire vivre nos structures !

Quelques mots pour mieux vous présenter notre revue :

Vous êtes maintenant environ 16 000 abonnés.

Cette revue ne serait rien sans la plume et le soutien talentueux des contributeurs bénévoles, permanents ou occasionnels, dont la liste est longue. Un grand merci à eux !

Tous nos remerciements également aux partenaires qui nous font confiance.

Enfin merci à vous, lecteurs qui nous suivez aux quatre coins de la France et au-delà. Sans vous cette revue ne serait pas.

La revue est à votre service pour vous aider à mieux vivre votre passion et parfaire vos connaissances en échangeant vos différentes méthodes avec les autres lecteurs.

Alors profitez-en et transmettez-nous vos bons plans et astuces.

Michel Carrillo, Patricia Despesse, Béatrice Ladrange

janvier-février 2017

Jardin Familial N°499

Chères Jardinières, chers Jardiniers,

2016 s’en va avec toutes nos réussites et nos échecs, nos certitudes et nos désillusions.

Oui, l’année 2016 fut, pour beaucoup d’entre nous, rude, active, avec une confrontation au réel difficile …

Même au niveau des jardins, nous ne fûmes pas aidés par le temps, trop pluvieux au printemps, trop sec en été et en automne, les récoltes furent gâtées, puis trop maigres … au revoir donc, 2016…

Bonjour 2017 ! Nous ne voulons pas tarder plus longtemps pour vous présenter les meilleurs vœux de votre Fédération pour cette année nouvelle. Que 2017 vous apporte à vous-même et à vos familles la prospérité dans vos jardins, le calme et la sérénité pour y bien travailler, l’amitié et le partage avec les autres jardiniers de votre site…

Oui, pour nous, membres de la Fédé, il est toujours temps de planter, d’unir, d’édifier, de réaliser un travail positif pour notre groupe de jardins, pour nos voisins, pour la cité que nous habitons. Ce sont les valeurs que nous partageons depuis 120 ans. Elles font que votre Fédération est toujours là après tout ce temps ; deux guerres mondiales et je ne sais combien de crises en tout genre n’ont pas entamé notre détermination de rassembler.

Nous croyons toujours à ces valeurs et nous pensons qu’elles sont les bases du « bien-faire » nos jardins. Elles ont aussi pour conséquences le « bien-être » et le « bien-vivre » dans  nos jardins. Bien sûr, cela demande des efforts, du travail, parfois quelques échecs, mais avec cette année nouvelle qui commence, tous les espoirs sont permis. Un jardinier espère toujours voir lever la graine qu’il a semée et voir pousser de beaux légumes sinon il ne le sèmerait pas…

Nous devons travailler sur de nombreux sujets de société : l’environnement, la biodiversité, les changements phytosanitaires, la densité des villes, et sans que ce soit « la tarte à la crème à la mode ».

Il faut le faire en gens sérieux qui bâtissent le futur, en jardiniers qui essaient, tâtonnent et cherchent la meilleure solution pour l’avenir et pour tous.

Le personnel et les administrateurs se joignent à nous  pour vous redire leur attachement à notre mouvement et vous exprimer tous nos vœux de bonheur, de prospérité et de succès pour vous et pour vos familles. Bonne année 2017.

La Comité de Rédaction.

novembre-décembre 2016

Jardin Familial N°498

Chères Jardinières, chers Jardiniers,

120, 100, 90 : trois anniversaires que j’ai eu la chance de célébrer cette année, trois anniversaires qui s’éclairent les uns les autres et renforcent le sens de chacun… 120 ans tout d’abord : c’est l’âge de notre Fédération qui, comme vous le savez, a été créée par l’abbé Lemire en 1896. Son idée était simple et forte : il voulait que “chaque homme puisse cultiver un bout de jardin et profiter d’une cabane avec sa tonnelle”. 120 après, la Fédération est toujours là. Elle regroupe, aide et défend quelques 20 000 jardiniers répartis dans 200 associations et comités locaux ainsi que 3 000 jardiniers répartis sur 70 sites en Île-de-France. Lorsque je regarde le chemin parcouru en 120 ans par tous ces jardiniers et jardinières, ces responsables d’associations qui ont donné de leur compétence, de leur temps, de leur argent, je suis émerveillé.

Ce sentiment d’émerveillement a été renforcé par le Congrès de Vienne qu’organisait l’Office International du Coin de Terre et des Jardins Familiaux, lui aussi fondé par l’abbé Lemire et la Fédération autrichienne (qui fêtait, elle, ses 100 ans d’existence) il y a 90 ans. L’Office International, avec ses 13 fédérations européennes, représente actuellement 2 millions de jardiniers. Elle a eu la joie pour ses 90 ans d’accueillir et de faire entrer une nouvelle fédération, celle du Japon. Ce fut pour moi un moment d’émotion fort lorsque les délégués japonais ont signé leur engagement à nos côtés.

Ces hommes de l’autre bout de la terre ont trouvé, après plusieurs années d’observation, qu’il était important pour eux de rejoindre l’Office, que nos problèmes étaient aussi leurs problèmes, qu’il fallait joindre nos forces pour aborder le monde de demain, qu’ensemble nous étions plus forts malgré les disparités d’organisation de nos jardins, malgré les incompréhensions de langue et de culture, malgré … Oui, tous ces malgré, (et ils sont bien plus nombreux que ceux que je viens de citer) ne les ont pas empêchés de nous rejoindre à l’Office International.

Les 120 ans de notre Fédération, les 100 ans de la Fédération autrichienne et les 90 ans de l’Office International ont traversé deux guerres mondiales, la Guerre Froide et je ne sais combien de catastrophes et de crises économiques. Et elles sont toujours là ! C’est la preuve que l’idée de départ de l’abbé Lemire est toujours valable, qu’elle est partagée, qu’elle a été améliorée et les valeurs que nous y portons sont toujours d’actualité.

Oui, nos jardins familiaux sont une solution possible pour construire demain! Si nous regardons plus loin que notre bêche, nos successeurs ne cèderont pas devant la pression foncière. Nous nous battrons pour que cultiver son jardin ne devienne pas un luxe pour un petit nombre de privilégiés, pour que les légumes qu’ils mangeront ne soient pas produits hors sol dans des caves éclairées artificiellement. Oui, nous devons aussi préparer l’avenir des jardins familiaux et faire des propositions aux hommes politiques, avec l’aide de tous, pour conserver la biodiversité, pour cultiver de façon naturelle, pour sauvegarder la nature.

Il est important que la FNJFC soit encore présente au XXIe siècle pour continuer à défendre les jardins collectifs. Vous-mêmes, mais aussi les bénévoles qui dirigent les associations, devez être conscients d’être les moteurs de ce mouvement. La poursuite de votre engagement auprès de nous est capitale, ne l’oublions pas.

Dominique Péteul – Président de la FNJFC

septembre-octobre 2016

Jardin Familial N°497

Chères Jardinières, chers Jardiniers,

Le 2 juillet dernier, j’étais invité à Sainte-Foy-lès-Lyon pour célébrer les 70 ans de l’association et les 120 ans de la Fédération ; ce fut l’occasion de rencontrer en toute amitié l’association, son Conseil d’Administration élargi et aussi les jardinières et jardiniers et des trois sites visités. Ce fut une belle fête chaleureuse où plus de la moitié des jardiniers étaient présents ; nous y avons signé une convention avec le Centre Social de la ville pour la gestion d’un jardin partagé : une grande parcelle de 340 m² cultivée par trois familles solidairement et en accord avec le Centre Social.

Ce fut l’occasion pour moi de répondre aux questions que se posent les conseils d’administration et les responsables d’association ou de comité local sur la FNJFC suite à notre Assemblée Générale. J’ai pu mesurer combien la sécheresse d’un compte-rendu ne rend ni l’intensité des débats, ni les motivations et explications qui ont conduit à la décision prise.

Oui, la Fédération ne va pas bien, financièrement parlant, et si notre trésorerie nous permet de passer le cap de novembre, nous pourrons rétablir nos finances. Comment en sommes-nous arrivés là ? À la création de notre Fédération, il y eut beaucoup de dons et de legs, la Fédération a pu alors créer de nombreux sites de jardins et cela jusqu’à la fin de la seconde guerre mondiale où ce fut l’apogée des jardins nourriciers ; durant les 30 glorieuses, le tout rendement, le tracteur, les engrais, etc. ont enlevé ce caractère et les dons et legs se sont taris. Cela a été remplacé par la vente de terrains convoités pour résoudre la crise du logement. Les Assemblées Générales successives de l’époque ont approuvé le financement des services rendus par la Fédération par le produit de ces ventes. La Fédération rendait les services que nous attendions d’elle et les cotisations augmentaient peu.

Mais voilà, malgré les efforts de mes prédécesseurs de réduire fortement les dépenses (et il faut ici saluer leur travail), cela n’a pas suffi à remettre la Fédération à flot car justement depuis plus de 4 ans, nous n’avons pas vendu de terrain. L’Assemblée Générale en a pris acte et a suivi la proposition du Conseil d’Administration de faire participer les structures aux financements des services. Un de ces services est justement la pleine propriété de 120 ha environ dont la gestion était confiée aux associations et aux comités locaux et la décision votée par l’AG de rémunérer ces terrains à 5 centimes le m² marque cette volonté de ne plus utiliser la vente du patrimoine qui nous a été confié mais au contraire de lui donner une valeur.

Lourde tâche que d’expliquer la décision de l’Assemblée Générale à des gens qui se posent la question de pourquoi la Fédération. J’espère l’avoir fait de mon mieux, mais l’accueil de Sainte-Foy, l’amitié chaleureuse de ses jardiniers et jardinières, leur joie de me montrer l’état de leur jardin malgré le mauvais temps persistant, m’ont confirmé les raisons de ce pourquoi nous nous battons et quelles sont les valeurs que nous défendons.

Dominique Péteul – Président de la FNJFC

juillet-août 2016

Jardin Familial N°496

Dans ces temps où les terres cultivables deviennent de plus en plus rares, face à l’urbanisation de notre monde (le Grand Paris ira du Havre à Orléans, englobera la métropole de Lille-Roubaix-Tourcoing), face à la raréfaction des terres non polluées, face à l’enjeu toujours plus important de nourrir nos familles de façon saine et en quantité, notre mouvement prend de plus en plus de sens. Toutefois, le sens ne suffit pas. Il nous faut aussi la reconnaissance et la force. Les hommes et les femmes qui animent la FNJFC sont, à leur manière, des pionniers et des éclaireurs et cela depuis que la FNJFC, alors Ligue du Coin de Terre et du Foyer, a créé les jardins ouvriers. Nous sommes quelques-uns à nous battre pour ses valeurs, mais nous devrions être plus nombreux à œuvrer à cette tâche.

L’objet principal de notre fédération a toujours été de créer et maintenir des sites de jardins. Créer, ce n’est déjà pas facile ! Maintenir, c’est plus dur ! C’est là que nous voyons tous les trésors de solidarité et de mutualisation qui ont été et qui sont encore déployés par vous jardiniers et jardinières et surtout par vos responsables de site ! Je tiens à remercier plus particulièrement dans ces quelques lignes (et ce sera peut-être le seul remerciement que récoltera leur action) tous ceux d’entre vous qui donnent de leur temps, de leur compétence et parfois aussi de leur argent pour créer et maintenir nos sites de jardins, les faire vivre en les intégrant dans la vie de nos cités, permettre à nos jardiniers et jardinières de cultiver nos jardins dans la paix et la sérénité.

Je sais combien il leur faut de patience, de persuasion pour animer leur groupe de jardins, monter une opération de travail collectif, organiser une fête, tout ce qui fait que nos jardins sont des lieux de rencontre, de partage et d’amitié.

Je sais aussi combien la Fédération compte sur toutes les bonnes volontés pour tous les services qu’elle rend aux responsables de site d’abord, aux jardiniers ensuite.

Alors ma conclusion est comme un appel : nous avons besoin d’ambassadeurs pour faire le lien et le liant entre nos associations et nos sites de jardins, nous avons besoin de représentants pour rappeler aux pouvoirs publics combien l’existence de nos jardins est importante pour nos cités et notre avenir, nous avons besoin de formateurs pour expliquer comment cultiver son jardin, pour expliquer ce qu’il faut faire quand nous sommes une association, comment gérer son financement et comment éviter ou mener à bien un conflit, nous avons besoin de rédacteurs pour cette revue que vous appréciez.

Alors, n’hésitez pas, et pour plagier John Kennedy : « ne vous demandez pas ce que votre responsable de site aurait dû faire, mais aidez-le à le faire ». Si votre idée aide vos amis jardiniers, elle se réalisera !

Dominique Péteul – Président de la FNJFC

mai-juin 2016

Jardin Familial N°495

Notre Fédération va fêter ses 120 ans et une photographie parue sur le blog de la mairie de Marseille vient très opportunément nous rappeler un des buts principaux de notre action, un des objets de notre association Reconnue d'Utilité Publique.

Que montre cette photo qui a pour légende le futur Boulevard Urbain Sud ? On y voit un parterre idyllique de jardins en mouvement. Oui, à Marseille, il y a la sardine qui bouche le port, et il y a un boulevard urbain qui transporte dans des merveilleux jardins des milliers de marseillais chaque jour sans pollution bien sûr et peut-être même en protégeant l'environnement. C'est un rêve ou une escroquerie intellectuelle !

Vous connaissez bien ce dossier qui vous a été présenté plusieurs fois dans ces colonnes et vous avez pu mesurer l'importance de la conservation de ces jardins historiques, havres de santé depuis plus d'un siècle. Je reprends la suite de mes prédécesseurs pour continuer à défendre la préservation de ce site et vous invite à rejoindre l'action du Comité Local de Mazargues et de tous les autres acteurs en signant la pétition sur Internet.

Des solutions alternatives existent : faire passer le BUS sous les jardins ou, mieux, de dévier de 100 m vers l'intérieur le BUS le long des jardins mais, pour cela, il faut que nous soyons entendus et écoutés. Aussi, signez la pétition et faites-la signer autour de vous ! Il y a urgence à nous mobiliser pour défendre ce bien social dont nous avons hérité.

Dominique Péteul - Président de la FNJFC

mars-avril 2016

Jardin Familial N°494

Chers jardiniers, chères jardinières,

Dans ce numéro, nous mettons beaucoup l’accent sur des personnages qui ont eu et ont, par leur engagement philosophique ou scientifique, une réelle influence sur le monde du jardin. A cet hommage collectif, je propose une modeste contribution qui illustre, je l’espère, cette attitude naturaliste et sage que nous devons avoir.

Que ces quelques lignes, écrites en 2014, évoquent chez vous des instants de bonheur à partager et qu'elles vous invitent à la contemplation de notre environnement si beau et si fragile !

Un printemps précoce

Depuis quelques jours, les merles se répondent dans l’aube douce et humide de la banlieue parisienne. Hier déjà le premier citron à parcouru alerte le jardin de l’Orme Pomponne comme un vaillant annonciateur du printemps. Quelques abeilles laborieuses, le torse chargé de pollen, butinaient les fleurs délicates et bleues des véroniques petit-chêne qui avaient poussé entre les tiges restantes de la moutarde semée, comme engrais vert, après la récolte des pommes de terre. Je m’en suis voulu d’avoir fauché trop tôt toutes ces hampes florales qui auraient pu leur servir de premier en-cas mellifère. Le rouge-gorge familier est venu darder ses perles noires à la recherche de bestioles révélées par le bêchage à grosses mottes de la pelouse que je retourne entre les fruitiers pour y installer en mai courges, courgettes et pâtissons. Ce faisant je me suis étonné de la quantité de fourmilières noires ou rouges que je chamboule et qui, bien qu’engourdies et agglutinées, essaient de préserver leurs œufs. J’espère simplement que ce remue-ménage perturbera leur prolifération et limitera les attaques de pucerons qui à l’accoutumée tordent les jeunes pousses des groseilliers et des pommiers. Je culpabilise aussi sur les perturbations que je provoque chez les vers de terre, mais en délimitant de grosses mottes carrées je réduis un peu les dégâts que ma bêche luisante leur impose. J’ai bien essayé de prendre la ''Grelinette'' mais les entrelacs de racines étaient trop contraignants. Dans le bosquet des chênes centenaires, j’entends l’appel sonore du pic-vert et les martellements entêtés des pics épeiches. Les pies, architectes acrobates des cimes, s’affairent au plus haut d’un grand chêne. ''Nous n’aurons point d’orages estivaux'' aurait dit mon grand père ! Dans une semaine nous tournerons en mars, pas une seule journée de gel de tout l’hiver. ''Février n’aura mordu ni de la tête, ni de la queue'', ce qui aurait surpris et contredit Marcel Lassauzet, ce contremaître des pépinières DELBARD qui durant plusieurs années m’initia à l’arboriculture sur les terrains de MALICORNE et aux dictons agricoles du cœur du bocage bourbonnais.

Tout est donc prêt pour l’explosion vernale, les myrobolans se ponctuent de vert amande et de blanc éclatant, la sève des bouleaux dont j’ai élagué les branches basses pleure et je tète avidement ces larmes ressourçantes que l’osmose racinaire pousse vers le sommet. J’ai eu la bonne intuition de tailler les fuseaux et les gobelets dès le début janvier pour leur éviter cette effusion déshydratante. Ce réchauffement exceptionnel aurait encore contrarié Marcel qui me disait : ''Petit, tailles tôt, tailles tard, rien ne vaut la lune de mars''. Avec un mois d’avance, le printemps s’installe, les terres sont gorgées d’eau, les nappes au plus haut. Quel été aurons-nous ? Quelles pratiques devrons-nous modifier pour rester des jardiniers en liaison avec leur temps ?

Ris Orangis le 25 février 2014

Je ne sais pas si le printemps 2016 sera précoce, mais avec entrain et bonne humeur préparez naturellement votre jardin.

« Fédéralement » vôtre.

Gil Melin – Président de la FNJFC

janvier-février 2016

Jardin Familial N°493

Chère Jardinière, cher Jardinier,

Au grand dam du comité de rédaction qu’anime Hervé Bonnavaud, je rends mon éditorial souvent au dernier moment. Ceci me permet de coller au plus près de l’actualité de notre Fédération, mais aussi à celle de notre pays.

Encore un fois nous voici en deuil, mais aussi en état d’urgence pour affronter un avenir incertain. Cependant encore une fois je vous demande de faire en sorte que nos jardins soient une solution à la bêtise, à l’aveuglement et à la terreur engendrée. Ouvrons le dialogue au sein de nos sites et de nos associations pour chercher ensemble les lueurs qui doivent détruire l’obscurantisme qui veut noyer nos valeurs sous la haine et nous conduire aux pires cauchemars que l’humanité aurait à vivre.

Mais cet éditorial se doit aussi de vous informer en ce début d’année des changements qui viennent d’avoir lieu à la tête de notre exécutif. En effet, depuis le 1er décembre, Jérôme  CLEMENT, directeur de la fédération et gérant de Sites et jardins, a décidé après 20 ans de  bons et loyaux services quotidiens et de collaborations étroites avec quatre présidents, de se rapprocher de son domicile nantais. Je lui souhaite donc en votre nom à tous plein de réussites dans ces nouvelles fonctions au sein de la fédération de football amateurs des Pays de Loire. Nous lui rendrons hommage lors de notre assemblée générale d’avril prochain qui aura lieu sur ses « terres » en Vendée, à Olonnes sur Mer.

A l’heure du bouclage son remplaçant n’est pas connu, mais le conseil d’administration a fixé trois axes de travail. Je vous les livre les grands titres en avant première :

  • Renforcer le lien avec les sites de jardins et les jardiniers ;
  • Améliorer l’efficacité des services rendus ;
  • Augmenter le nombre de jardins adhérents.

Le détail de ce plan sera publié dans Jard’infos, que chaque responsable reçoit tous les deux mois, maintenant depuis plus d’un an. Ce document informe sur toute l’actualité de notre fédération, n’hésitez pas à demander à vos dirigeants un affichage régulier, car la communication est source d’enrichissement.

Il me reste à vous souhaiter une excellente année 2016, chacun a besoin des autres pour réussir. Serrons nous les coudes pour que la vie soit belle au jardin et dans le monde.

Gil Melin – Président de la FNJFC

novembre-décembre 2015

Jardin Familial N°492

Chère Jardinière, cher Jardinier,

Notre année civile et citoyenne de 2015 s’achève par deux faits majeurs : d’abord la COP 21 qui doit enfin porter l’espoir d’un changement radical dans nos modes de penser et d’agir pour l’environnement planétaire. Le second concerne les élections régionales qui demain donneront une nouvelle carte, restructurant notre vieux pays si difficile à réformer. Concernant le climat, notre revue, grâce à la perspicacité du comité de rédaction, s’est déjà fait l’écho de ce que nous devions entreprendre dans nos jardins pour que, tel le colibri, nous effectuions notre part de travail. A ce titre, je vous engage à télécharger le document ‘’Les jardiniers se mobilisent pour le climat’’ (voir p. 5) auquel nous avons collaboré dans le cadre du ‘’Pacte pour le Jardin’’.

Pour la régionalisation, il convient que chacun puisse réfléchir et soutenir les opérations que nous avons déjà amorcées autour et avec les responsables de sites. Il est vital pour notre mouvement d’être un partenaire attentif, novateur et responsable, donc reconnu par les Conseils Régionaux dans la gestion des espaces que nous cultivons. Cette réforme va impacter durablement les moyens financiers qui seront alloués à la création et au maintien de nos jardins familiaux et collectifs. Nous devons tout mettre en œuvre pour faire connaître nos principes fondamentaux de gouvernance qui participent à l’organisation économique et sociale, à une échelle humaine, de nos territoires urbains et ruraux. Car, si nos jardins ne constituent pas la seule réponse à la crise mondiale, ils apportent une réponse de proximité.

Cette année encore le monde agricole dont nous sommes si fiers, a été secoué par la mondialisation des marchés, crise du lait d’abord, puis crise de la viande, autant de déchirements dévastateurs qui doivent nous interpeller sur le sens que notre société post-industrielle doit prendre en termes de production et de consommation alimentaire.

Notre activité de jardinier et notre organisation sont des expériences démonstratives que nos responsables politiques et administratifs doivent prendre en compte et soutenir. Economie circulaire et échanges, circuits courts, implications citoyennes environnementales et scientifiques, épanouissement personnel sont autant d’alternatives que nous devons promouvoir.

Au potager, 2015 restera marquée par une chaleur exceptionnelle par sa valeur et sa durée et un déficit en eau remarquable en de nombreuses régions. Ces phénomènes nous ont obligés à mettre en place des techniques de lutte contre l’évaporation et d’économie d’eau, de protection des plants, de choix de variétés et des modifications de calendrier de culture. Notez bien ce qui a fonctionné ! Chacun aura besoin de l’expérience d’autrui pour améliorer ses pratiques dans le futur. Nous en avons débattu lors du séminaire de travail, organisé fin août à Luxembourg dans le cadre de l’Office International, nous en rendrons compte dans un prochain numéro. Quoi qu’il en soit, avec l’hiver qui vient, bichonnons notre sol en lui permettant de reconstruire ses réserves sans excès et de développer son dynamisme biologique, nous en aurons besoin pour la campagne 2016.

Bonnes fêtes de fin d’année à toutes et à tous et fasse que 2016 soit meilleure que 2015.

Gil Melin – Président de la FNJFC

septembre-octobre 2015

Jardin Familial N°491

Chère Jardinière, cher Jardinier,

Chaud, nous avons eu très chaud, et rien de comparable avec ce que nous avions connu en 2003. Une entrée en canicule avec un mois d’avance sur ce que nos ancêtres connaissaient. Car pour eux les fortes chaleurs coïncidaient avec le positionnement de l’étoile Sirius (la plus brillante du ciel) qui, à cette période, se couchait et se levait en même temps que le soleil. Associée à la constellation du chien, canis en latin, la canicule débutait donc le 24 juillet et finissait le 24 aout. Si chez les romains la canicule était redoutée car porteuse de maladies, chez les égyptiens au contraire cette période annonçait la crue du Nil.

Il y avait donc observation de phénomènes qui ne pouvaient être expliqués. Il fallait donc que les dieux interviennent et que l’on construise quelques croyances pour accepter ces malheurs ou ces bienfaits.

Nous savons maintenant décrire et comprendre la complexité des phénomènes météorologiques et climatiques que nous venons de vivre et qui sont dus à l’installation d’un système, fait de deux  masses dépressionnaires et d’un anticyclone stable en altitude qui dirige sur l’Europe l’air chauffé à blanc du Sahara.

L’an passé nous nous plaignions de la fraîcheur et des pluies estivales qui avaient compromis les récoltes en favorisant gastéropodes et maladies cryptogamiques. Cette année, au premier juillet, en Ile de France les pommes de terre étaient déjà fanées avec presque rien au pied !

Nous allons donc devoir faire avec ces bouleversements et trouver des solutions pour adapter nos pratiques de jardiniers. Chacun d’entre nous doit se comporter en expérimentateur et noter toutes ses trouvailles ou ses astuces. Pour cela il nous faut observer et enregistrer tous les signes qui seront pour l’avenir nos repères. Notre Fédération s’est associée à un ensemble de partenaires naturalistes pour étudier et favoriser la biodiversité. Il est donc impératif que chacun d’entre nous soit un observateur perspicace des phénomènes qui nous entourent, à la fois pour se constituer son registre propre, mais aussi pour contribuer aux connaissances communes et tordre le cou aux croyances d’un autre âge. Pour devenir cet observateur aguerri, demandez à vos responsables de site de programmer des formations ''Le potager au naturel'', c’est un très bon moyen d’exercer son œil et d’échanger sur les pratiques.

Pour revenir au climat, nous approchons de la grande conférence qui aura lieu en décembre à Paris. Au nom de la Fédération j’ai collaboré  avec le ''PACTE pour le Jardin'' à un petit ouvrage qui sera disponible tout prochainement et permettra de sensibiliser tous les publics.

Cher lecteur et chère lectrice, soyez tous les acteurs et les ambassadeurs de cette prise de conscience environnementale que d’autres personnages bien plus illustres que moi prônent maintenant. Pour éviter le pire, c’est maintenant que nous devons agir ! Soyez responsables de chacun de vos gestes pour économiser toutes les énergies, trier et recycler tous les déchets, favoriser et protéger toutes les espèces de nos jardins.

Et comme le dit si bien Jean-Marie PELT, que nous avions accueilli lors de notre congrès à Dijon en 2008, « nous devons être les gardiens de nos jardins (puisque ces deux mots sont de même racine) afin de bien jardiner à temps et à contre temps ».

Gil Melin – Président de la FNJFC

juillet-aout 2015

Jardin Familial N°490

Chère Jardinière, cher Jardinier,

Voici deux mois, s’ouvrait à Milan l’Exposition Universelle dont le thème est ''Nourrir la planète, énergie pour la vie''. Le pavillon de la France fait la part belle à notre agriculture et à notre patrimoine agroalimentaire et agro-industriel. Belle initiative puisqu’il faudra, à l’horizon 2050, nourrir 9 milliards d’êtres humains. Or, dès l’ouverture, une partie de la jeunesse internationale conteste l’expression même de cette démonstration de la technologie en remettant en cause l’organisation économique mondiale. Devons-nous nous interroger sur ce phénomène ? Penser que le nombre d’êtres humains doit forcément croitre ? Accepter de vivre dans des villes inexorablement croissantes ? Comment nourrir ces mégalopoles émergentes qui dans les pays émergés semblent être d’une incroyable violence. Qu'y aura-t-il entre ces mégalopoles ? Des déserts ponctués de méga-fermes détenues par des consortiums planétaires, maîtrisant ainsi l’alimentation des masses ? Quelles énergies seront nécessaires pour acheminer au cœur des villes les denrées alimentaires ? Quelles surfaces seront dédiées dans ces espaces urbains à une production digne de ce nom ?

Dans nos jardins, à notre échelle, nous avons la chance de produire à proximité de nos foyers une nourriture de qualité et de partager un bien-vivre ensemble en respectant hommes et nature en nous calant sur les valeurs universelles de notre république et sur les valeurs environnementales nouvelles. Nous devrons réaffirmer et peaufiner ces valeurs et consolider nos stratégies de développement pour que les aménageurs qui pensent que nos sites de jardins relèvent de la privatisation de l’espace public, revoient leurs jugements arbitraires. En effet, comme ce fut dit lors de notre assemblée générale, nos jardins pourraient être considérés comme des équipements verts et être pris en compte par les collectivités territoriales au même titre que les équipements sportifs ou culturels de nos villes et de nos villages. La comparaison peut paraître surprenante, mais de cette typologie pourrait naître un débat intéressant sur les attitudes à avoir face aux pouvoirs publics. Car qui gère ? Qui entretient ? Qui utilise les stades et équipements ? Quels moyens humains, matériels et financiers sont mis en œuvre ? Pour quelles populations ?

Ces évaluations quantitatives et qualitatives sur les services que nos espaces rendent à la communauté de vie pourraient être un axe de recherche qui viendrait argumenter les décisions stratégiques que nous devons prendre. Il y a quelque urgence, car déjà les communautés urbaines s’organisent, sur Bordeaux, sur Nîmes, Cergy Pontoise, des commissions spécialisées émergent, elles planifient des chartes et des actions qui ressemblent à celles que nous promouvons. Notre organisation territoriale doit donc s’accélérer, car notre antériorité et notre expérience doivent permettre à ces territoires de gagner du temps.

Le jardinage a la pêche ! Pas une semaine sans émission, sans article, dans les rubriques environnement, santé, alimentation ou sociale, de nos médias. Si vous avez pris en compte cet ensemble d’intérêts, n’oubliez pas votre vocation première de producteurs de légumes, de fruits et de fleurs de qualité. Vos savoir-faire patients, précis et variés, vous apparentent à des artistes du végétal qui cisèlent leurs carrés ou leurs planches, qui s’investissent dans leur parcelle dont l’assemblage aux autres construit des mandalas (1) apaisant et ressourçant. Profitez bien de cet été qui j’espère sera moins pluvieux que le précédent pour nous combler de ses bienfaits.

Gil Melin – Président de la FNJFC

(1) Mandala est un terme sanskrit signifiant cercle et, par extension, sphère, environnement, communauté.

mai-juin 2015

Jardin Familial N°489

Chère Jardinière, cher Jardinier,

Nous voici au terme d’une année où j’ai découvert avec plaisir et exercé au mieux que j’ai pu la direction de notre publication. Avant de poursuivre mes propos je ne peux que féliciter chaleureusement les auteurs et le comité de rédaction qui, quasi journellement, travaille bénévolement à l’élaboration des articles, à leur amélioration technique et littéraire et à l’équilibre général de notre revue pour en respecter la parution. Conçue sans journaliste professionnel, elle colle cependant bien à la réalité de notre temps, par ses reportages, ses monographies végétales, ses techniques horticoles, son calendrier et la vie de vos sites de jardins.

Je vous le demande : osez contribuer à cet outil essentiel à la cohésion de notre Fédération en nous adressant vos articles, vos remarques, vos questions ! Votre avis nous intéresse.

Notre revue est plus qu’un simple média. Elle rend compte des innovations pratiques existantes en matière de jardinage dans vos parcelles et de gouvernance dans nos sites, Elle nous tient en éveil sur les progrès scientifiques des domaines environnementaux et agronomiques. Ainsi, dans les prochains mois, elle reviendra sur ces actions de sciences participatives auxquelles vous aurez contribué, je l’espère, pour faire progresser la science de notre pays. En effet, autour du Muséum national d’Histoire naturelle (MNHN), nous allons renouer avec la pratique de ce que furent les Sociétés savantes du 19ième siècle qui contribuèrent, en leur temps, à la meilleure connaissance des richesses géologiques, botaniques et zoologiques des régions françaises. Mais aujourd’hui il ne s’agit pas de n'impliquer qu’une élite, mais bien le plus grand nombre de jardiniers, pour qu’oiseaux, papillons et pollinisateurs, vers de terre et escargots soient inventoriés au plus juste de la réalité. La fulgurance des moyens informatiques permettra la mise en commun de vos données dont l’analyse favorisera les actions de protection pour conserver une terre du bien vivre.

Dans les mois prochains, nous nous pencherons également sur la qualité de nos sols de jardins, eux aussi réservoirs d’une biodiversité méconnue, mais essentielle pour la bonne croissance et la bonne santé de nos légumes. Influencé par nos pratiques, le sol de chaque parcelle évolue lentement sous l’effet des amendements, (chaux, composts et fumiers), des produits pulvérisés (purins, décoctions et bouillies) dont les particules actives s’accumulent parfois jusqu’à l’excès. Nos jardins sont des jardins nourriciers, nous le revendiquons, mais nous devons veiller à ce que nos productions soient dépourvues de toutes traces de produits nocifs pour notre santé. Notre collaboration avec la recherche là encore nous permettra d’être au contact des préconisations les plus subtiles.

Toutes ces actions peuvent réclamer quelques formations pour que vous puissiez vous sentir plus à l’aise. N’hésitez pas à contacter vos responsables de sites ou votre ambassadeur pour que nous puissions avec les formateurs de ''Sites et Jardins'' organiser, au plus près de chez vous, des journées conviviales de formation.

Depuis plus de quarante ans, au sein du monde associatif ou professionnel, je milite pour le partage du savoir, source de compréhension, d’ouverture d’esprit et de satisfaction personnelle. J’aime reconnaître un insecte, nommer une plante, comprendre le fonctionnement du vivant, pour échanger avec d’autres, lire ceux que je ne pourrai rencontrer, rechercher et comprendre à nouveau et surtout transmettre ces savoirs et ces cheminements.

Voilà un des enjeux que je propose à votre partage, devenons ces jardiniers et jardinières connaisseurs avertis de leur environnement, ouverts aux débats et aux controverses scientifiques qui animent notre temps et que, ce faisant, les obscurantismes de tout poil restent à la porte du jardin.

Gil Melin – Président de la FNJFC

mars-avril 2015

Jardin Familial N°488

Chère Jardinière, cher Jardinier,

Notre pays vient d’être frappé par la sauvagerie d’un temps que nous pensions révolu ou qui ne devait pas nous atteindre. Mais voilà, l’intempérance, la désillusion, la recherche d’un sens simpliste et brutal à des vies fracassées, engendrent des monstres froids prêts à tout et surtout au pire pour exister et véhiculer la haine et la terreur, terreau des dictatures. À tous ces morts,  s’ajoute le symbole visé, celui de la liberté des idées, de l’humour salvateur, de la dérision impertinente, de l’innovation des idées.

Sûr que nous sommes blessés ! Car notre Fédération porte des valeurs humanistes et de partage de cette terre nourricière si souvent malmenée. Je ne renie pas les origines de notre mouvement fédéral, mais celui-ci, au fil des ans, est normalement devenu un lieu d’intégration de toutes les géographies, car notre pays a su accueillir ceux qui étaient menacés chez eux. Nous sommes aussi allés chercher les ouvriers dont notre économie avait besoin. Aujourd’hui dans nos jardins tout ce beau monde partage des graines et des savoirs, des légumes et des coutumes, des joies et des peines, mais aussi des projets qui doivent perdurer coûte que coûte. Car notre modèle de jardin ouvert à tous est observé par tous.

Aujourd’hui, forcément, avec cet éditorial, je suis CHARLIE. Je me souviens de cet esprit frondeur, iconoclaste, paillard et potache, qui, au tournant de 68 a permis à ma génération de se libérer en paroles et en actes. Au-delà des provocations qui devaient choquer, je n’oublierai jamais que ce journal portait en lui les graines de l’écologie, avec Fournier et des énergies renouvelables avec Reiser, de l’antiracisme et de la non-violence avec Cabu et Cavanna. Tout cet ensemble est venu impacter ma culture paysanne, mes interrogations spirituelles et patriotiques, mes intuitions naturalistes, mes inclinaisons sociales et fonder ainsi des valeurs fondamentales de laïcité et d’humanisme qui m’aident à vivre et à être modestement au service de vous tous. Elles me poussent à vous dire combien nous devons tous participer au tissage de liens indéfectibles du tissu social capable de protéger les générations futures.

Cependant la vie continue et, de concert avec notre partenaire GrDF, le 10 avril prochain, veille de notre Assemblée Générale et sur le même site, nous lançons une grande opération nationale qui sera, plus tard, relayée en région.

''Jardinez la biodiversité'' sera le moyen de rendre nos sites de jardins encore plus propices à l’accueil des espèces sauvages.

''Jardinez la Biodiversité'' sera aussi une opportunité pour nous tous de participer à une aventure scientifique collective pour permettre aux organismes de recherche d’enrichir les bases de données sur l’évolution de la faune et de la flore présentes dans nos jardins.

Si vous souhaitez y participer, manifestez-vous nombreux auprès de vos responsables de site, auprès des ambassadeurs ou sur le site de la Fédération.

Gil Melin – Président de la FNJFC

janvier-février 2015

Jardin Familial N°487

Chères jardinières, chers jardiniers,

Après les fêtes, nous voici au cœur de l’hiver, là où le climat nous tient éloignés de nos parcelles, ce qui doit nous permettre de réfléchir et de penser à notre organisation. Maintenant que nos vivaces sont protégées, que le sol se restructure sous l’effet des micro-organismes que nous avons favorisés par nos amendements, nos engrais verts ou le mulch étalé à l’automne, il est temps d’élaborer les plans de culture pour respecter la succession de nos productions ; il est temps de choisir les semences les plus adaptées à notre sol et à notre climat. Il est temps de partir à la recherche des plants, des bulbes et des tubercules les plus résistants aux bio-agresseurs. Car en fin de compte il nous faut être prêts dès les beaux jours en ayant mis toutes les chances de notre côté pour avoir le moins possible à intervenir chimiquement ou mécaniquement.

Il nous faut être de plus en plus vigilants car nous allons devoir nous adapter à la modification climatique qui s’annonce par ces variations météorologiques inhabituelles : pas de gel depuis février 2013 en région parisienne, cinq épisodes cévenols sur le midi de la France au cours de cet automne… Cette modification entraîneégalement l’apparition d’une faune et d’une flore inconnues mais opportunistes. Nous pourrions être fatalistes et dire que nous n’y pouvons rien à notre échelle de simples jardiniers ! Mais bien au contraire, il nous faut nous mobiliser pour participer et militer, afin de lutter contre ce réchauffement climatique. Par nos choix d’espèces, par nos pratiques culturales, par les aménagements paysagers, nous pouvons apporter notre pierre à l’édifice de cette transition écologique qu’il nous faut construire.

Notre combat pour économiser l’eau, pour limiter les produits phyto-pharmaceutiques et les remplacer par des préparations de substitution doit être poursuivi. Tout comme nous devons réfléchir sur l’utilisation des engins à moteur pour le travail du sol et l’entretien des espaces communautaires. Il n’y a pas de petites économies en la matière : gestion  différenciée des pelouses, traitement en interne des résidus de cultures ou de tontes, pâturage et utilisation de volailles pour recycler les déchets ménagers  sont autant d’exemples expérimentaux que nous devons promouvoir par une action militante et concertée. C’est pourquoi, après nous êtreengagés pour la biodiversité depuis plusieurs années, nous organisons le 11 février, avec notre partenaire GrDF, une grande journée d’échanges et de partage avec les associations spécialisées dans ce domaine afin qu’elles nous aident à devenir des acteurs majeurs et reconnus. C’est avec la même optique que je vais, au sein de Pacte pour le jardin nous engager afin que notre mouvement soit présent lors du rassemblement mondial pour le climat de décembre 2015 à Paris. Parce que notre activité de jardinage nous relie aux éléments fondamentaux qui régissent notre planète, nous avons la chance de les connaître, nous devons en permanence faire des efforts pour mieux les comprendre et promouvoir les actions indispensables à l’amélioration de notre environnement.

Tout est intimement lié, la teneur de votre activité de jardinage et le rôle local de chaque site de jardins tiennent la place de notre Fédération dans la société française. Nous devons être influents pour survivre et nous le serons par la qualité de chaque parcelle, par l’implication des responsables de sites dans l’engagement éco citoyen, par les performances de nos salariés et par la gouvernance éclairée de nos administrateurs. Pour ma part je veillerai dans les mois à venir à vous représenter dans les instances de décisions nationales.

Au seuil de cette nouvelle année, le Conseil d’Administration, le Comité de Rédaction et l’ensemble du personnel se joignent à moi pour vous présenter leurs meilleurs voeux.

Gil Melin – Président de la FNJFC